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Palabra del Ejército Zapatista de Liberación Nacional

Jul202025

3 Postscriptums 3 III. – POSTSCRIPTUM PATRIOTIQUE Un cauchemar avec blason, hymne et drapeau (et, bien sûr, identité biométrique)

3 Postscriptums 3

 

III. – POSTSCRIPTUM PATRIOTIQUE

Un cauchemar avec blason, hymne et drapeau (et, bien sûr, identité biométrique)

 

  Supposons un scénario fictif : les positions que les forces armées nord-américaines ont prises à la frontière avec le Mexique et dans les eaux du golfe du Mexique et du Pacifique n’ont pas pour but de menacer, de faire pression ou de surveiller les cartels. Elles ne sont pas non plus destinées à des escarmouches ou à des tactiques de hit-and-run contre un quelconque cartel. La disposition stratégique de ces forces est celle d’une invasion.

  Si tel était le cas, les références à l’hymne national seraient plutôt rhétoriques. Un appel à l’unité nationale, comme à l’époque de Luis Echevarría Álvarez et de José López Portillo.

  Toujours suivant ce même suppositoire, on s’attendrait à ce que les mauvais gouvernements commencent alors les préparatifs : le Service Militaire Obligatoire serait activé et la population civile serait formée au maniement des armes à feu, à la construction de défenses, à l’utilisation d’abris et de protections, à la connaissance du terrain, à la chaîne de commandement. Bien entendu, pour cela il faudrait doter la population civile d’armes, aussi rudimentaires soient-elles. Et les forces armées réorienteraient leurs actions vers la préparation de la défense.

  La preuve que cela est impensable pour les gouvernements est que précisément la loi dite de la garde nationale qui a été adoptée irait dans le sens opposé. Toute la structure et la stratégie des forces armées mexicaines seraient déployées, militairement parlant, non pas pour le contrôle interne, mais pour la défense contre les attaques de l’étranger. Et les armées ne concevraient pas, ne construiraient pas et n’administreraient pas les mégaprojets de la propagande officielle des 4T [ndt : 4T pour « Quatrième transformation » promise par AMLO durant la campagne de 2018].

  Supposons que le sieur Trump ne se contente pas de plier le Mexique à sa volonté avec des droits de douane, des fermetures sélectives de frontières, des mesures commerciales et financières. Supposons que le Trump soit quelqu’un qui ait besoin de se faire remarquer, de « rentrer dans l’histoire » (ça vous dit quelque chose ?). Supposons qu’il ne soit pas intéressé par une domination discrète et silencieuse de sa cible, qu’il ait besoin de fanfaronner et qu’il pense qu’il n’y a rien de mieux que les armes pour le faire. Supposons que le Trump soit un « harceleur » qui n’a pas seulement besoin d’humilier sa cible, mais aussi que cela soit vu, que cette action lâche « serve de leçon ». Certes, il n’est pas intelligent mais son arme est chargée et il la pointe.

  Sur quoi compterait-il en sa faveur ?

  Un point essentiel d’une invasion est d’avoir un casus belli, un motif, quoi ! pour faire la guerre.

  Eduardo Ramírez Aguilar, qui dit gouverner l’État mexicain sud-oriental du Chiapas, aurait déjà donné aux gringos la ligne à suivre dans cette situation hypothétique. Ses forces armées locales ont momentanément envahi le Guatemala voisin et il a immédiatement justifié cette maladresse en accusant ce gouvernement… de complicité et de protection du crime organisé (la même chose que les gringos disent concernant le Mexique). Certes, il s’est fait taper sur les doigts par le centre, mais le mal était fait et il l’est toujours.

  Avec leur nouvelle prérogative, les forces militaires, au lieu d’espionner celles et ceux qui critiquent et s’opposent à la 4T, recueilleraient des informations sur le terrain et sur les capacités militaires de l’agresseur probable.

  De son côté, l’agresseur recueillerait les informations nécessaires sur la cible de l’invasion. Et, comme nous l’avons vu, les informations concernant le caractère de l’ennemi, sa psychologie, et donc son mode de fonctionnement quoi ! auraient plus de poids.

  Un autre élément à considérer dans cette supposée invasion serait de savoir si elle bénéficie d’un soutien local dans le territoire envahi.

  Car, à la différence de l’Ukraine et de la Palestine, où un Juan Guaidó n’est pas – ou pas encore – apparu comme au Venezuela, au Mexique oui, il y en a qui soupirent et aspirent à faire partie de l’Union Américaine.

  L’ultra-droite (également connue sous le nom d’« opposition ») veut se faire remarquer. Le tapage qu’elle fait sept jours sur sept n’est pas destiné à l’électeur. Celui-ci milite déjà pour le parti au pouvoir avec le paiement chaque fois plus rachitique, au moment d’atteindre le destinataire, des aides sociales.

  Le parti au pouvoir a tort de célébrer le fait que l’hystérie de la droite n’aura pas aucun effet appréciable sur ce qui compte pour lui : les votes.

  L’ultra-droite ne pique pas de colères et ne tape pas du pied pour que les gens du Mexique la regardent. C’est pour que, dans « le nord tumultueux et brutal », elle soit prise en compte.

  Ce secteur, bien que peu nombreux, est assez « bruyant » dans les médias. Cependant, il rencontrerait au moins deux problèmes :

  Le premier est de savoir quand s’exposer pour ce qu’ils sont. Et lorsqu’ils disent, dans leurs conversations d’après-dîner, « le Mexique ne sera pas le Venezuela », ils le font en pensant ne pas se montrer tant que la bannière aux rayures et aux troubles étoiles ne flottera pas sur l’ancien Palais de Cortés. « Nous ne serons pas Juan Guaidó, qui est resté à attendre le débarquement des marines », se disent-ils.

  Mais, le deuxième, leur plus grand problème, serait de décider qui accueillera l’envahisseur comme hôte. Et dans leur empressement à prendre les devants, ils se dévoileraient : Alito ? Anaya ? Salinas Pliego ? Un triumvirat ? Ce dernier a le charme du classique.

  D’une manière générale, la 4T doit actuellement beaucoup à l’ultra-droite. Ses rots médiatiques lui donnent une cohésion interne, un discours chauvin et des munitions pour les mañaneras [ndt : discours matinaux présidentiels] et les gratte-papiers du même acabit.

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  Et en cela, le regard vers le passé, l’ultra-droite coïncide avec le parti au pouvoir (Parti Mouvement de Régénération Nationale, Parti Vert Écologiste et Parti du Travail – tous les trois avec le paradoxe dans leur nom).

  Dans l’école des cadres de ces partis, c’est-à-dire dans la « mañanera», on répète encore et encore que le passé préhispanique fut splendide (en réalité, ils se réfèrent à leur adoration pour l’empire aztèque – qui fut cela, un empire). C’est pour cela qu’il réécrivent l’histoire pour l’arranger à leur sauce.

  Alors que, dans l’ultra-droite, ils se languiraient de voir l’armée nord-américaine marcher sur Reforma [ndt : grande avenue de la ville de Mexico], dans le parti au pouvoir certains rêveraient que ce soit l’armée russe ; d’autres, l’armée chinoise ; et, bon, le PT souhaiterait l’arrivée de l’armée de… la Corée du Nord !

  Dans l’ultra-droite et le parti au pouvoir, le dilemme serait de savoir qui serait dans la partie la plus haute de la pyramide. Un changement dans la partie supérieure de la pyramide ou un changement de pyramide, quoi.

  Dans cette situation hypothétique, imaginez-vous les notables de la 4T brandissant un FX-05 Xiuhcóatl (Serpent de feu) de calibre 5,56 mm ? Les imaginez-vous faisant face aux balles de l’envahisseur avec leurs poitrines héroïques ? Ou les imaginez-vous courant se cacher ? Oh, oh, dans ce scénario hypothétique, il n’y a nulle part où se mettre à l’abri. À moins qu’ils ne changent de camp…

  C’est vrai, vous avez raison : heureusement que cela n’arrivera pas ! Rien à l’horizon ne laisse supposer quelque chose de semblable. C’est juste l’envie du Capitaine d’ennuyer et de gâcher le repas.

-*-

  Si on regarde la classe politique, ce pays appelé Mexique est un pays de nombreux mensonges. Beaucoup de chefs – et de cheffes, c’est selon. Trop de généraux, pas assez de troupes. Chacun ou chacune mène sa propre guerre pour grimper dans la pyramide. Leurs appels à l’unité nationale sont inutiles parce qu’ils ne sont même pas capables d’unifier leur organisation de parti.

  À cela s’ajoutent : la corruption, l’inefficacité et l’incapacité (par exemple face aux inondations et aux sécheresses), la démagogie rabâchée, l’indigénisme de façade, les voix « indépendantes » à louer : freelances et mercenaires de la mañanera, les rubriques spécialisées, l’institutionnalisation de la triche (parce que le copion est un vieux truc de l’école).

  Entre-temps, en signe de changement, le pays passe du statut de cimetière clandestin à celui de zone de disparitions. Et cela est célébré comme un progrès : « Les morts violentes ont diminué », bien que les disparitions soient désormais en hausse. Le Non-lieu comme patrie avec le NRN biométrique [ndt : NRN pour Numéro de Registre National].

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Doutes :

1.- Il s’agissait donc de planter du maïs et des haricots et non des jeunes arbres commercialisables ?

2.- Par conséquent, puisque le parti au pouvoir reconnaît la destruction de la nature avec le Train Maya (« nous n’allons pas couper un seul arbre », avait dit le Souverain), et conformément à la politique étrangère d’exiger des excuses, vont-ils demander pardon aux personnes de « Sélvame del Tren » pour les insultes, le harcèlement et les pressions, et reconnaître qu’ils avaient raison dans leurs dénonciations ? Et aux communautés originaires affectées ?

3.- Ah, ce n’était donc pas vrai qu’ils ont mis fin à ce qu’on appelle le huachicol ?[ndt : Huachicol : contrebande d’essence]

4.- La situation actuelle signifie-t-elle que la politique « des câlins et pas de râclées » n’est pas foutue ?

5- Le « bon » Salinas (Ricardo Salinas Pliego) n’est donc pas si bon que cela, et c’était une erreur de l’enrichir avec la gestion des programmes sociaux au cours des premières années du précédent sexennat ? Le « mauvais » Salinas (Carlos Salinas de Gortari) va maintenant devenir « Maître Salinas » ?

6- Pourquoi y a-t-il, là oui, du temps, de la disposition et de la « bonne volonté » pour recevoir le paradoxal Carlos Slim, le secrétaire d’État gringo et les grands hommes d’affaires (que du beau monde, franchement), mais pas pour recevoir la CNTE [ndt : Confédération Nationale du Travail de l’Enseignement, syndicat mexicain] et les mères chercheuses ? Parce qu’elles et eux sont laides et moches ? Parce que ce sont des « mange-quand-il-y-en-a-et-quand-il-n’y-en-a-pas-ben-non-quoi » ? Ah, parce qu’elles et eux sont au bas de la pyramide ?

7 – En accusant l’ineffable Alfonso Romo de blanchiment d’argent, le gouvernement gringo démontre-t-il qu’il a appris du crime organisé ? Tout comme, pour avertir Clara Brugada [ndt : cheffe du gouvernement de la Ville de Mexico] de ne pas sortir des rails, on tue deux de ses collaborateurs ? Ou bien à qui s’adresse l’avertissement ?

-*-

  Mais tout n’est pas que la bouffonnerie de la classe politique nationale et internationale là-bas en haut.

  En-bas…

  Il y en a qui cherchent et qui, même s’ils et elles tardent, ne se rendent pas, ne se vendent pas et ne capitulent pas.

  Il y en a qui ne regardent pas vers le haut, mais qui regardent dans le miroir.

  Il y en a qui, en se voyant dans les autres hommes, les autres femmes et les autres, se trouvent eux-mêmes.

  Parce que « des rébellions naissent et grandissent sur toute la planète, refusant d’accepter les limites des schémas, des règles, des lois et des préceptes. Car il n’y a pas seulement deux genres, ni sept couleurs, ni quatre points cardinaux, ni un seul monde » (Semillero Comandanta Ramona, 9 août 2018).

Depuis les montagnes du Sud-est mexicain.

Le Capitaine.

Mexique, déjà juillet 2025.

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