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Palabra del Ejército Zapatista de Liberación Nacional

Jun292025

Le Commun sur le flanc d’une Montagne. (un bloc opératoire dans la Forêt Lacandona)

Le Commun sur le flanc d’une Montagne.
(un bloc opératoire dans la Forêt Lacandona)

  Dans l’édification de ce qui sera le siège d’un des blocs opératoires du COMMUN, il y a quelque chose qui n’est pas explicite dans les images. Parmi celles et ceux qui travaillent sur la construction, il y a des personnes des partis, des compañeros du Congrès National Indigène et des compas zapatistes ; de différentes religions ou sans religion ; de générations, langues, racines et histoires diverses.

  Et pas seulement. Il y a, dans ce bâtiment en construction, le travail, le soutien et la solidarité de personnes, de groupes, de collectifs, d’organisations et de mouvements de plusieurs endroits du monde, en plus du Mexique, qui, avec leur effort, leur créativité et leur inventivité, ont obtenu l’argent pour les matériaux. Y compris des peuples frères originaires de la Forêt Lacandone affiliés à des partis ont soutenu le projet avec de l’argent quand ils ne pouvaient pas venir y travailler. Et il ne manqua pas des personnes pour offrir une carrière de gravier et même des camions bennes pour transporter les matériaux.

  Dans la conception, disons architecturale, du bâtiment, il s’est passé la chose suivante : on a consulté un architecte professionnel qui a proposé de réaliser le projet… contre environ 500 000 pesos. L’Interzone zapatiste a pensé : « Si, pour faire un autre monde nouveau et meilleur, nous n’avons pas été dépendants de grands théoriciens et de penseurs, mais que nous sommes en train de le faire avec notre propre pensée et notre propre pratique, alors et bien faisons un bâtiment en accord avec ce que nous voulons et avec nos connaissances ». On a ainsi réuni les connaissances de communautés originaires, peu importe qu’elles soient zapatistes ou pas, leur religion, leur parti politique, leur langue, leur couleur, leur identité affective, sexuelle, émotionnelle, sociale, leur taille, leur poids, leur calendrier et leur géographie.

  Il n’est pas terminé, c’est vrai. Et bien qu’il manque encore les murs, les salles, les toits, les équipements, les instructeurs et les appareils évoqués auparavant pour charcuter les gens ainsi que le laboratoire, dans ses fondations, il y a déjà toutes les couleurs. Ce n’est pas un travail seulement de zapatistes, mais du COMMUN.

  Dans ces tranchées ; la grue dont le roulement à bille a lâché (et les mécaniciens ont démonté illico la pièce et une commission est partie pour trouver la pièce de rechange) ; les briques ; le pozol ; les tiges filetées ; le travailleur qui s’est évanoui et a été soigné par le service de santé autonome zapatiste (rien de grave, un peu trop de parasites) ; les cours simultanés d’herboristerie, de guérisseur.euses, de sage-femmes et de santé générale ; les vélos électriques et mécaniques des promoteurs et promotrices de santé qui s’occupent de celles et de ceux qui travaillent dans la construction ; l’atelier pour les réparer parce qu’ils se déglinguent dans les chutes ; les seaux pour ramener le sable, la pierre, le ciment et l’eau ; l’internet satellitaire temporaire qui a été installé pour que les travailleurs puissent s’occuper de leurs familles, de leurs champs, de leurs animaux ; les blagues et les rigolades dans différentes langues et de différentes façons ; l’atelier pratique de maçonnerie que les plus férus organisent pour les jeunes qui veulent apprendre ; l’espoir ravivé par les premières pluies qui les mouillent, certes, mais qui aussi donnent à boire à la terre de laquelle naîtront le maïs, le haricot, les légumes, le foin pour le bétail, les courges (et oui !) ; la vie dont ont besoin les ruisseaux et les rivières ; et les tercias et les tercios qui prennent des images et des sons pour documenter tout cela.

  Dans ce tout, chaque partie a son qui, son quoi, son quand, son comment.

  Chaque pièce du puzzle est nécessaire pour le compléter. Chaque personne est qui elle est et ne cesse pas de l’être, mais elle devient commune pour construire quelque chose, un tout qui bénéficie aux parties sans les subordonner, les coopter, les recruter, leur faire la leçon, les absorber.

-*-

  Peut-être quelqu’un fera-t-il, un jour, une théorisation du Commun. Avec des mots plus ou moins durs, plus ou moins compliqués, plus ou moins confus. Ou même fera-t-on de grandes thèses, de profondes réflexions, des publications dans des articles, des revues, des livres, des spécialités, des tables rondes, des conférences, des symposiums. Bref, ces choses qui se font à des tables et à des bureaux, pendant que, dehors, la vie et la mort luttent.

  Mais, si on demande aux parties qui convergent à présent vers ces fondations d’un bloc opératoire dans la Forêt Lacandone, si on les interroge à propos de qui ou de pourquoi elles ont fait ça ; pourquoi elles ont apporté leur travail ; pourquoi elles ont sué au soleil ; pourquoi elles se sont mouillées avec la pluie ; pourquoi elles ont donné de leur temps et même de leur argent ; pourquoi elles ont fait des activités, des collectes, des festivals, des expositions et je ne sais pas quoi d’autre encore, pour trouver des fonds qui traversent des océans et des frontières, et qui – peu importe les langues, les géographies et les calendriers – se sont faits commun ; pourquoi elles se sont obstinées dans quelque chose qui semblait un délire, une absurdité, un rêve.

  Peut-être répondront-elles – dans beaucoup de langues, beaucoup de couleurs, beaucoup de géographies, beaucoup de calendriers, de beaucoup de façons : « Pour la vie ».

  Car il arrive souvent que les petites choses, apparemment insignifiantes – comme une construction sans contour défini apparent, au milieu de ce néant que les cartes géographiques désignent comme « Forêt Lacandone » – (loin des réseaux sociaux, de l’académie et du journalisme d’opinion, des médias de masse, de la politique politicienne et des églises des partis politiques, des révolutions et des contre-révolutions de café, des bibles et des catéchismes du capitalisme et de leurs prétendues alternatives, des îles moyennes, grandes ou petites du quotidien de chaque personne, des peines et des joies individuelles, un multivers qui répète dans ses variations le même cauchemar), aient une grande âme et un cœur collectif.

  Et je vous raconte tout ça parce que, en regardant les vidéos de la dernière rencontre « (Rebelle et Révèle) Art », j’ai vu une maquette, une petite maison en bois au fronton de laquelle on pouvait lire « Bloc opératoire Commun ». C’était il y a un peu plus d’un mois. C’était ça (une petite maison en bois), il y a à peine quelques semaines, ce qui aujourd’hui prend forme dans la Forêt Lacandone. Le Commun l’a faite grandir, avancer, se faire belle, se préparer et s’asseoir sur un acahual, sur les flancs d’une montagne qui, il y a des années, s’est transformée pour la vie en navire.

-*-

Qui tient les comptes de la sueur, des larmes, des veilles, des maladies, de la faim, de la comptabilité, de l’affiche, de la promotion, de l’organisation de celles et ceux qui travaillent aujourd’hui, de près et de loin, dans cet endroit ?

Bon, au moins nous, les peuples zapatistes.

Parce que, comme dit le SubMoy, « qui ne fait rien ne voit rien et n’écoute pas, il ne fait que regarder son nombril tout en disant qu’il connaît le monde. »

Voilà. Santé et oui, peut-être ne savons-nous pas mettre en mots ce qu’est le Commun, mais nous sommes en train d’apprendre à le mettre en pratique. Ou pas ?

Depuis les montagnes du Sud-est mexicain.

Le Capitaine.
Juin 2025.

P.S.- Si la lutte est pour la vie, et bien, que la vie trouve enfin un répit pour fleurir dans cette géographie appelée Palestine, loin mais si proche des montagnes du Sud-est mexicain.


Images de Terci@s Compas zapatistes
Musique : YA VIENEN/BADATOZ – Horazz & Suaia

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