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Palabra del Ejército Zapatista de Liberación Nacional

Ene112025

Sur le thème : La Tempête et le Jour d’Après. Septième Partie : Jusqu’à nous retrouver.

Sur le thème : La Tempête et le Jour d’Après.

Septième Partie : Jusqu’à nous retrouver.

  Dans un recoin de la montagne, le Vieil Antonio roule sa cigarette face à un timide feu de bois. Seule l’aube entend ses paroles :

  « Les plus anciens de nos anciens racontent qu’au commencement était l’obscurité, la brume, le silence. Tout était immobile. Il y avait déjà les tout premiers dieux, ceux qui enfantèrent le monde. Mais ce ne fut que quand les premières paroles furent dites que le temps commença son long chemin.

  Beaucoup de choses furent créées par les tout premiers dieux, ceux qui créèrent les mondes. Des choses terribles et merveilleuses qui devraient trouver leur raison, motif et destin à mesure que grandirait le chemin des créés, ceux qui furent ainsi façonnés.

  Le cœur du ciel, Hu Rakan, se fit tempête, éclair et foudre, pour châtier les êtres qui, à leur toute première mère, la terre, avaient manqué de respect. Ceux qui la vendirent, ceux qui l’achetèrent, ceux qui la prostituèrent, ceux qui l’assassinèrent. Pour eux, ce fut la terreur, la destruction, le désespoir, le vide.

  À quelques personnes seulement, ils donnèrent de quoi se protéger. Ils leur donnèrent les arts et tolérèrent – voire même encouragèrent – le blasphème des sciences. Parce que ces tout premiers dieux, qui enfantèrent le monde, créèrent celles et ceux qui les honoraient et qui les défiaient. Parce qu’avec le doute aussi, se dirent-ils, se nourrit le lendemain.

  Mais ils accordèrent une attention particulière à qui remue la mémoire, à qui la convertit en indignation et en lutte. Ils donnèrent à qui cherche, l’espoir et la surprise permanente de trouver ceux qui étaient perdus dans l’oubli et l’abandon. Ils ne reçoivent rien mais ils distribuent des certitudes là où l’incertitude a semé la douleur. Qui cherche sans repos est certain de toujours trouver.

  Ainsi parlèrent les tout premiers dieux, les façonneurs de mondes. Ainsi furent dites les premières paroles et ainsi faits les premiers pas ».

-*-

  La nuit vient et sur l’esplanade tous se rassemblent. Les anciens et les nouveaux venus. Celles et ceux qui viennent de rejoindre cette communauté ne savent pas bien de quoi il s’agit, mais il semble que ce soit quelque chose de très solennel et spécial. Comme s’il se passait quelque chose de grand.

  Vous écoutez un murmure qui se répand : « Nana’jatikon, Yayatik, Lak’chuchuo’j » (*)

  Les mères chercheuses sont au centre, le feu grandissant davantage leurs ombres, déjà géantes, sur les gens. Elles saluent presque comme si elles demandaient pardon. Celles et ceux qui coordonnent la réunion ne leur demandent pas qui elles sont, ni ce qu’elles savent faire. Dans l’assemblée, toutes et tous les regardent avec un mélange de tendresse, d’admiration, de respect.

  Ce regard qui ne se rencontre déjà plus que dans les communautés originaires quand elles croisent quelqu’un qui a la stature morale suffisante pour les regarder en face.

  Les Chercheuses parlent : « Et bien nous voici ici, petites sœurs, petits frères. Nous ne savons pas quoi vous dire, juste que nous sommes là. »

  Parmi celles et ceux qui se trouvent dans l’assemblée silencieuse, un petit groupe de filles et de garçons se détache. Ils et elles portent des bouquets de fleurs sauvages, de celles qui se trouvent dans les milpas et les prés, et les remettent aux mères chercheuses en répétant : « Nana’jatikon, Yayatik, Lak’chuchuo’j »  (*)

  Les Chercheuses peinent à prononcer le moindre mot. Leurs regards humides brillent du reflet du feu qui préside la réunion.

  La plus petite leur dit :

  « Nana’jatikon, Yayatik, Lak’chuchuo’j (*), nos grands-mères, nos anciennes, nos guides, nos mères. Nous voulons seulement te dire merci. Merci parce que tu ne t’es pas évanouie, tu n’es pas rendue, tu ne t’es pas découragée et tu n’as pas arrêté jusqu’à nous retrouver. Nous sommes ici, nous les plus petits. Même loin, nous voyons de près tes pas. Même faible, nous entendons forte ta voix. Même voilé par la douleur, ton regard a été et est une lumière sur notre chemin. Et ton cœur n’a fait qu’un avec le nôtre. »

-*-

  Écartant des nuages comme s’ils étaient des broussailles gênantes, la lune se penche en souriant. C’est déjà l’aube… du jour suivant.

Le Capitaine.
Novembre 2024.

 

(*) « Nos grands-mères » dans les langues maya tzeltale, tzotzile et cho’ol, respectivement.

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