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Palabra del Ejército Zapatista de Liberación Nacional

Nov222023

Sixième partie: Post-scriptum qui cherche en espérant trouver.

Sixième partie:
Post-scriptum qui cherche en espérant trouver.

Novembre 2023

P.S. qui dit ce qu’il dit – Comme disait l’un des défunts Sups : « L’histoire se répète deux fois, la première par malheur et la seconde aussi. » Et cet axiome de la vie vient à point, ou pointe, c’est selon, car il se fait que j’ai reçu un paquet accompagné d’un petit mot. Non, ça ne provient pas de SEGALMEX (qui exporte, mais n’importe pas). Le paquet porte un cachet de la poste d’« une géographie lointaine », dans les lointaines Europes. La date est floue mais, sur l’adresse de retour, on peut lire : « Je ne suis pas Don Durito de la Lacandone, ne pas confondre. Je ne suis qu’une entité d’IA. » Cette phrase aurait dû suffire à me mettre en garde, mais j’ai quand même lu la note et ouvert le paquet. Le mot est bref et dit ainsi :

« Mon cher et jamais regretté Cyrano : je serai bref et précis. Je suis en route pour aller te porter secours. Ne m’attends pas car je voyage incognito. Je n’ai pas encore décidé si je me déguiserai en nuage, en Bad Bunny, en Luis Miguel ou Al Pacino. Bref, en quelque chose qui me permettra de passer inaperçu, tu me comprendras. En attendant et étant donné la tourmente, je t’envoie mon dernier livre. C’est tout. D’un recoin de… Slovénie ? Dites, comment s’appelle cet endroit ? Chypre ? Hein ? Je crois que je vais mettre «Europe orientale»… Hein ? Ça non plus ? Ok, alors au diable la géographie d’en haut : «De Fuck The Cardinals Points» Domicile Connu. Code Postal… Dites, et c’est quoi le code postal ? Hein ? 666 ? Nan, c’est une blague, ou quoi ? Non ? Il y a quelqu’un par ici qui me confirme que c’est une blague ? Allô ? Allô ? Signé : Durito déguisé en IA. »

Oui, je sais bien. Mais croyez-moi, s’agissant de Durito, ce message, il est bref et précis. Sur la page de garde du livre, il y a – quelqu’un en doute ? –, un scarabée… portant un smoking !? Et le titre très apaisant : « Manuel de survie en cas d’effondrement mondial ». Puis, plus bas, « Tout ce que vous vouliez savoir pour affronter la fin du monde avec style et élégance. Imaginez l’outfit idéal pour la fin des temps. Faites sensation le jour de l’Apocalypse. Ouiiii ! »

Le livre en question n’a qu’une page blanche et un post-scriptum écrit dans un coin : « CHERCHEZ QUI VIT DÉJÀ L’ENFER QUI VOUS ATTEND TOUS. CHERCHEZ QUI CHERCHE. »

P.S. POUR LES CHERCHEUSES – Avant elles, on n’avait connaissance que, par exemple, des femmes du FNCR [ndt : Front national contre la répression]. Mais, ensuite, d’autres sont apparues, depuis le mandat de Vicente Fox, il me semble. D’abord quelques-unes, éparses dans la géographie. Puis d’autres. Puis en groupes. Aujourd’hui, dans toute cette fosse clandestine qui s’appelle le Mexique, elles vont d’un bout à l’autre, cherchant celles et ceux qui leur manquent. Personne ne les aide ou ne les soutient. Elles sont seules dans le sens qu’elles ne peuvent compter que sur elles-mêmes. Oui, il y a des hommes aussi, mais la majorité sont des femmes. Non, elles ne sont pas à la mode. Les disparus ne votent pas, et c’est bien de ça qu’il s’agit. Les différents gouvernements ont déjà vu passer tout le spectre politique électoral, tous les drapeaux, les sigles de tous les partis, et la profession de « CHERCHEUSE » grandit.

Il y a des années, dans les démarches qu’on faisait par écrit, il y avait une ligne où on indiquait la profession. En, général, les femmes mettaient « femme au foyer », « secrétaire », « employée », « professionnelle », « étudiante », etc.

La monstruosité du système a créé une autre profession : celle de « chercheuse ». C’est peut-être le plus terrible, le plus angoissant, le plus douloureux et anachronique de tous les métiers.

Peu de choses sont plus révélatrices de l’échec d’une proposition politique au pouvoir que l’existence et la généralisation de la profession de « CHERCHEUSE ».

Imaginez que quelqu’un les interviewe : « Alors, et vous, qu’est-ce que vous faites dans la vie ? » Elle répond : « Je cherche. » « Et vous gagnez combien pour ce travail ? » « Rien. » « Et comment faites-vous ? » « Je ne sais pas, mais je sais que je dois le faire. Et je dois le faire car lui/elle sait que je ne me reposerai pas avant de l’avoir trouvé.e. » « Il y a quelque chose que vous aimeriez dire aux autres gens ? » « Oui, regardez-moi, je suis vous dans le futur si on ne fait rien. » La journaliste se met à pleurer. Et elle pleure toujours. Elles ? Et bien, elles continuent de chercher.

Pendant ce temps-là, quelqu’un dans les montagnes du Sud-est mexicain écrit :

« Aux chercheuses,

Nous avions pensé organiser avec vous une rencontre qui ne soit pas celle de la douleur, mais celle de la joie. Vous savez : des danses, des chants, des poèmes, du ciné, des pièces de théâtre, des dessins d’enfants, des choses comme ça. Non pas quelque chose qui calme ou qui guérisse cette blessure qui ne se referme pas, mais seulement une célébration, celle que votre lutte mérite.

Mais un être néfaste, de ceux dont il ne manque jamais, voulait convertir cette réunion en un levier électoral pour la mal nommée opposition. Appeler au «vote critique» pour Bertha et ce genre d’idioties qui ne servent qu’à ce qu’un opportuniste décroche un poste. C’est pour ça qu’on ne l’a pas fait… pas encore. Nous n’allions pas permettre que votre noble engagement soit entaché.

Mais nous vous disons ici ce qu’on allait vous dire là-bas : Ne cessez pas de chercher. Ces personnes absentes valent le prix du sang dont elles ont hérité, le vôtre. Nous ne connaissons pas les gens à qui elles manquent, mais nous vous connaissons vous, ainsi que la noblesse de votre lutte. Ne vous rendez pas, ne vous vendez pas, ne cédez pas. Bien que l’horreur que vous affrontez ne soit pas à la mode, votre cause est juste et noble. Et aucun politique ne peut en dire de même. Votre acharnée dignité est un exemple et montre le chemin. Si seulement plus de gens vous voyaient comme nous vous voyons nous, les peuples zapatistes : avec admiration et respect. »

P.S. – Dans Gaza. – L’enfance palestinienne assassinée n’est pas une victime collatérale, c’est l’objectif principal de Netanyahu, ça l’a toujours été. Cette guerre n’a pas pour but d’éliminer le Hamas. Elle cherche à tuer le futur. Le Hamas sera seulement la victime collatérale. Le gouvernement d’Israël a déjà perdu la bataille médiatique car finalement le génocide, même déguisé en vengeance, n’a pas autant d’adeptes qu’ils le croyaient. Il est maintenant capable de la cruauté la plus inimaginable. Celui qui pourrait peut-être arrêter le massacre, c’est… le peuple d’Israël.

Bien. Santé et que, qui cherche, trouve.
Depuis les montagnes du Sud-est mexicain.


Le Capitaine.
Novembre 2023.
40, 30, 20, 10 ans plus tard.

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