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Palabra del Ejército Zapatista de Liberación Nacional

Nov212023

Troisième partie: Dení

Troisième partie : Dení

Feu le SupMarcos disait qu’il n’était pas possible de comprendre les raisons du soulèvement sans d’abord connaître l’histoire de Paticha, la petite fille de moins de 5 ans qui est morte dans ses bras par manque d’un cachet contre la fièvre. Et maintenant, je vous dis que vous ne pourrez pas comprendre ce que plus tard vous expliquera en détail le Sous-commandant insurgé Moisés si vous ne connaissez pas l’histoire de Dení.

Dení est une petite fille indigène, de sang et de racines maya. C’est la fille d’une insurgée et d’un insurgé indigènes zapatistes. Quand elle est née, il y a environ 5 ans, on lui a donné ce nom pour honorer la mémoire d’une compañera qui est morte il y a de nombreuses années.

Feu le SupGaleano a connu Dení quand elle était un Patz, c’est-à-dire un petit tamal [ndt : plat traditionnel à base de pâte de maïs cuit dans sa feuille et formant un petit boudin], tant elle était rondelette. D’ailleurs, c’est comme ça que le Sup l’appelait : «Patz«. Maintenant elle est plutôt maigrichonne, parce qu’elle n’arrête pas de bouger. Quand les insurgées se réunissent pour travailler, Dení se met, selon elle, à leur donner des leçons de santé autonome. Et elle dessine des gribouillis qui, selon ce qu’elle explique ensuite, sont des promotrices de santé. Elle dit que les promotrices sont meilleures parce que les hommes des fois ne comprennent pas le « en tant que femmes que nous sommes ». Elle soutient fermement que, pour être promotrice de santé, c’est obligé que tu dois savoir faire une piqûre mais que ça fasse pas mal. « Parce que, on sait jamais, si t’as besoin d’une piqûre et que tu ne veux pas parce que ça fait mal ? »

Maintenant nous sommes en réunion des cheffes et des chefs zapatistes. Le père et la mère de Dení ne sont pas présents mais la petite fille est arrivée en suivant le Tzotz et la Pelusa, qui sont couchés aux pieds du Sous-commandant insurgé Moisés et apparemment attentifs à ce qui se dit.

Quelqu’un est en train d’expliquer :

« Dení est présente ici et elle est, on va dire, la première génération. Dans 20 ans, Denì va avoir une petite fille et lui donnera le nom de «Denilita», elle sera la seconde génération. Denilita, 20 ans plus tard, va concevoir une fille qui s’appellera «Denilitilla», c’est la troisième génération. Denilitilla, arrivée à ses 20 ans, va engendrer une fille qui s’appellera «Denilititilla», ce sera la quatrième génération. Denilititilla, à ses 20 ans, va donner naissance à une petite fille et l’appellera «Denilí», la cinquième génération. «Denilí» à l’âge de 20 ans, aura une fille qui s’appellera «Dení Etcétera», qui sera la sixième génération. «Dení Etcétera», 20 ans plus tard, c’est-à-dire dans 120 ans, aura une fille dont on n’arrive pas à voir le nom, parce que sa naissance est déjà loin dans le calendrier, mais elle est la septième génération. »

À cet instant intervient le Sous-commandant insurgé Moisés : « Nous devons donc nous battre pour que cette petite fille, qui va naître dans 120 ans, soit libre et soit ce qu’elle a envie d’être. Nous ne sommes donc pas en train de lutter pour que cette petite fille soit zapatiste ou membre d’un parti ou quoi que ce soit d’autre, mais pour qu’elle puisse choisir son chemin, quand elle aura l’âge de le faire. Et pas seulement qu’elle puisse décider librement mais aussi et surtout qu’elle soit responsable de cette décision, c’est-à-dire qu’elle tienne compte du fait que toutes les décisions, ce que nous faisons et ce que nous ne faisons plus, ont des conséquences. Alors, il s’agit pour cette fillette de grandir avec tous les éléments pour prendre une décision et en assumer les conséquences.

Et donc qu’elle n’accuse pas le système, les mauvais gouvernements, ses parents, sa famille, les hommes, son partenaire (qu’il soit homme, ou femme, ou quoique ce soit), l’école, ses amis. Parce que c’est ça la liberté : pouvoir faire quelque chose sans pression ni obligation, mais en se responsabilisant de ce qu’on a fait, c’est-à-dire en connaissant les conséquences à l’avance. »

Le SubMoy se retourne vers le désormais défunt SupGaleano, comme pour lui dire « c’est à toi ». Le défunt qui n’est pas encore défunt (mais qui sait déjà qu’il le sera bientôt), prévoit qu’un jour il devra parler de ça à des inconnus et commence :

« Est-ce que cette Dení puissance N ne dira plus de mal de ces foutus hommes ? Si, elle le fera, ça va de soi. Mais ses arguments ne seront pas qu’ils se sont moqués d’elle, qu’ils l’ont méprisée, qu’ils l’ont agressée, harcelée, violée, frappée, fait disparaître, qu’ils l’ont assassinée, démembrée. Non, ça sera pour des choses et des histoires normales, comme le fait que ce foutu homme pète au lit et que la couverture pue ; ou parce qu’il ne vise pas bien la cuvette des toilettes ; ou parce qu’il rote comme un veau ; ou qu’il achète le maillot de son équipe préférée, qu’il met un short, des chaussettes et des chaussures de foot, pour après s’asseoir et regarder le match en se goinfrant de popcorn avec un max de sauce piquante ; ou qu’il choisit avec un soin tout particulier l’outfit qu’il va porter pendant des dizaines d’années : son tee-shirt préféré, son jogging favori, ses tongs de prédilection ; ou parce qu’il ne lâche pas la télécommande ; ou parce qu’il ne lui dit pas qu’il l’aime, même si elle sait qu’il l’aime, mais c’est pas de trop un rappel de temps en temps. »

Parmi les personnes qui écoutent, les femmes hochent la tête affirmativement comme pour dire « ça va de soi » ; et les hommes sourient nerveusement.

Le SubMoy sait que c’est une manie du SupGaleano qui maintenant, en mode «solidarité de genre», va se mettre à dire du mal des femmes, alors il l’interrompt juste au moment où le désormais défunt dit : « Mais, c’est que les femmes… »

« Bon, dit le SubMoy, pour l’instant, on est en train de parler d’une petite fille qui va naître dans 120 ans et on va se concentrer là-dessus. » Celui qui pressent qu’il sera défunt s’assied, regrettant de ne pas avoir pu exposer sa brillante thèse contre les femmes. Le SubMoy poursuit :

« On doit donc penser à cette petite fille. Voir loin, quoi. Et, en regardant ce qui paraît très lointain, il faut voir ce qu’on doit faire pour que cette petite fille soit libre.

Et c’est important parce qu’on est déjà dans la tempête. Celle-là même dont nous avions averti il y a presque 10 ans. La première chose que nous voyons, c’est que la destruction arrive plus vite. Ce que nous pensions qui allait arriver dans 10 ans est déjà là.

Vous l’avez déjà expliqué ici. Vous nous avez raconté ce que vous voyez dans vos régions Tzeltal, Tzotzil, Cho´ol, Tojolabal, Mame, Zoque, Quiché. Vous savez déjà ce qui se passe avec la terre mère parce que vous vivez et vous travaillez en elle. Vous savez que le temps change. « Le climat », comme disent les citadins. Qu’il pleut quand c’est pas le moment, que la saison sèche arrive quand c’est pas son tour. Et tout ça. Vous savez qu’on ne peut pas décider de semer comme nos prédécesseurs le faisaient, parce que le calendrier tourne de travers, qu’il a changé, quoi.

Mais pas seulement. On voit aussi que les comportements des animaux ont changé, ils apparaissent dans des zones où ce n’est pas leur habitude et à des saisons qui ne sont pas les leurs. Ici et dans les géographies de peuples frères, il y a une augmentation de ce qu’on appelle « les catastrophes naturelles », mais elles sont la conséquence de ce que fait et cesse de faire le système dominant, à savoir le capitalisme. Il pleut, bien sûr, mais les pluies sont plus violentes qu’avant et dans des endroits et à des saisons qui ne sont pas habituelles. Il y a de terribles sécheresses. Et maintenant, il arrive que dans une même géographie – par exemple ici au Mexique –, d’un côté, il y a des inondations et, de l’autre, c’est la sécheresse et les gens manquent d’eau. Il y a des vents violents et c’est comme si le vent était devenu sauvage et qu’il disait « ça suffit » et voulait tout renverser. Il y a des tremblements de terre, des éruptions, des fléaux comme jamais auparavant. Comme si la terre mère disait « pas plus loin, ça suffit ». Comme si l’humanité était une maladie, un virus qu’il faut expulser en vomissant de la destruction.

Mais, outre le fait qu’on sent que la terre mère est comme révoltée, comme si elle protestait, il y a bien pire : le monstre, l’Hydre, le capitalisme, qui, comme fou, dérobe et détruit. Il veut maintenant voler ce qui, avant, ne l’intéressait pas et il continue à détruire le peu qu’il reste. Le capitalisme produit maintenant la misère et celles et ceux qui la fuient : les migrants.

La Pandémie du COVID, qui est toujours en cours, a montré l’incapacité de tout un système à donner une réelle explication et à prendre les mesures nécessaires. Pendant que des millions de gens mouraient, quelques-uns se sont enrichis. D’autres pandémies se profilent déjà et les sciences cèdent la place aux pseudo-sciences et aux charlatanismes transformés en projets politiques de gouvernement.

Nous voyons aussi ce que nous appelons le Crime Désorganisé, qui sont les mauvais gouvernements eux-mêmes, de tous les partis politiques, qui se cachent et se battent pour l’argent. Ce Crime Désorganisé est le principal trafiquant de drogues et de personnes ; celui qui garde pour lui la plus grande partie des aides de l’État ; celui qui enlève, assassine, fait disparaître ; celui qui fait des affaires avec les aides humanitaires ; celui qui rançonne, menace et fait payer une taxe de droit d’usage pour qu’un candidat ou une candidate dise que maintenant oui, les choses vont changer, que maintenant, oui, ils vont bien se comporter.

Nous voyons des peuples originaires frères qui, fatigués du mépris, des moqueries et des mensonges, s’arment pour se défendre ou pour attaquer les caxlanes. Et les citadins sont terrorisés, alors que ce sont eux qui, avec leur comportement de merde, ont alimenté cette haine dont ils souffrent maintenant et qui est devenue incontrôlable. Comme dans l’orgueilleuse Jovel, ils récoltent ce qu’ils ont semé.

Et nous voyons aussi avec tristesse que des indigènes de même sang et de même langue se battent entre eux. Ils se battent entre eux pour les misérables aides des mauvais gouvernements. Ou pour se prendre le peu qu’ils ont ou qu’ils obtiennent. Au lieu de défendre la terre, ils se battent pour des aumônes.

-*-

On avait prévenu les gens des villes et les frères originaires de tout ça il y a près de 10 ans. Il y en a qui en ont tenu compte et il y en a beaucoup qui n’en ont rien eu à faire. Comme s’ils avaient vu et voyaient encore que toute cette horreur restait éloignée d’eux dans le temps et la distance. Comme s’ils voyaient seulement ce qu’ils avaient devant eux. Ils ne voient pas plus loin. Ou ils le voient mais ça leur est égal.

Comme nous le savons déjà, toutes ces dernières années, nous nous sommes préparés pour cette obscurité. Cela fait 10 ans que nous nous préparons à ces jours de douleur et de chagrin pour nous qui sommes toutes les couleurs de la terre que nous sommes. 10 ans passés à revoir de façon autocritique ce que nous faisons et ce que nous ne faisons pas, ce que nous disons et ce que nous taisons, ce que nous pensons et ce que nous regardons. Nous nous sommes préparés malgré les trahisons, les calomnies, les mensonges, les paramilitaires, les blocus informatifs, les mépris, les rancœurs et les attaques de ceux qui nous reprochent de ne pas leur obéir.

Nous l’avons fait en silence, sans tapage, calmes et sereins parce que nous regardons loin, comme nous l’ont enseigné nos prédécesseurs. Et là-bas, dehors, on nous crie que nous ne devons regarder que par ici, un seul calendrier et une seule géographie. C’est très très petit, ce qu’ils veulent qu’on regarde. Mais comme zapatistes que nous sommes, notre regard est de la taille de notre cœur, et notre cheminement ne dure pas un jour, un an, un sexennat. Notre marche est longue et elle laisse des traces, même si ça ne se voit pas pour l’instant ou si on ignore et méprise notre chemin.

Nous savons bien que ça n’a pas été facile. Et maintenant tout est bien pire, et, nous n’avons pas le choix, nous devons regarder cette petite fille dans 120 ans. En fait, nous devons lutter pour quelqu’un que nous n’allons pas connaître. Ni nous, ni vos enfants, ni les enfants de vos enfants, etc…Et nous devons le faire parce que c’est notre devoir, en tant que zapatistes que nous sommes.

Beaucoup de malheurs, de guerres, d’inondations, de sécheresses, de maladies sont à venir et, au milieu de l’effondrement, il faut que nous voyions loin. Si actuellement les migrants sont des milliers, bientôt ils seront des dizaines de milliers, et puis des centaines de milliers. Des disputes et des assassinats sont à venir entre frères, entre pères et fils, entre voisins, entre races, entre religions, entre nationalités. Les grandes constructions brûleront et personne ne saura dire pourquoi, ni qui, ni dans quel but. Même si on dirait que ce n’est pas possible, mais si, ça va être pire.

Mais de la même façon que, quand nous travaillons la terre, déjà avant de semer, nous voyons la tortilla, les tamales, le pozol dans nos maisons, c’est comme ça qu’on doit voir maintenant cette petite fille.

Si nous ne voyons pas cette petite fille qui est avec sa maman, mais dans 120 ans, alors nous n’allons pas pouvoir comprendre ce que nous sommes en train de faire. Nous n’allons pas pouvoir pas l’expliquer à nos propres compañeros. Et les peuples, les organisations et les personnes sœurs d’autres géographies le comprendront encore moins.

Nous pouvons survivre à la tempête en tant que communautés zapatistes que nous sommes. Mais il ne s’agit plus seulement de ça, mais bien de traverser cette tempête et les autres qui arrivent, de traverser la nuit et d’arriver à ce matin, dans 120 ans, où une petite fille commence à apprendre qu’être libre, c’est aussi être responsable de cette liberté.

Voilà pourquoi, en regardant cette petite fille là-bas au loin, nous allons faire les changements et les ajustements dont nous avons discuté et que nous avons décidés en commun pendant ces dernières années, et pour lesquels nous avons déjà réalisés des consultations auprès de tous les peuples zapatistes.

Si quelqu’un pense que nous allons recevoir un prix, une statue, un musée, des lettres d’or pour l’histoire, une somme d’argent ou des remerciements, eh bien, il est temps qu’il cherche ailleurs. Parce que la seule chose que nous recevrons c’est que, à l’heure de notre mort, nous pourrons dire « j’ai fait ma part » en sachant que ce n’est pas un mensonge.

-*-

Le Sous-commandant Moisés se tut comme s’il attendait que quelqu’un sorte. Personne ne le fit. Ils continuèrent à discuter, à faire des propositions, à planifier. L’heure du repas arriva et on vint leur demander quand ils allaient s’arrêter pour se reposer.

Le Sous-commandant insurgé Moisés répondit: « Bientôt, dans 120 ans. »

-*-

Je vais être sincère, comme toujours. Moi, le capitaine, je peux rêver à ce moment où une petite fille naît sans avoir peur, qu’elle est libre et qu’elle prend la responsabilité de ce qu’elle fait et de ce qu’elle ne fait pas. Je peux même l’imaginer. Je pourrais même écrire un conte ou une histoire sur ça. Mais ces femmes et ces hommes que j’ai devant et à côté de moi, indigènes zapatistes tous de racines maya, mes cheffes et mes chefs, ne rêvent pas, n’imaginent pas cette petite fille. Ils et elles la voient, la regardent. Et ils savent ce qu’ils doivent faire pour que cette petite fille naisse, marche, joue, apprenne et grandisse dans un autre monde… dans 120 ans.

Comme quand ils et elles regardent la montagne. Il y a dans leur regard quelque chose, comme s’ils regardaient plus loin dans le temps et dans l’espace. Ils voient la tortilla, les tamales et le pozol sur la table. Et ils savent que ce n’est pas pour eux mais pour une petite fille qui n’est même pas dans l’intention de ceux qui seront ses parents, car ils ne sont pas nés. Ni eux, ni leurs parents à eux, ni leurs grands-parents, ni leurs arrière-grands-parents, ni leurs arrière-arrière-grands-parents, et ainsi de suite jusqu’à 7 générations. Sept générations que l’on commence à compter à partir de cette Dení, la Dení Première Génération.

Je suis convaincu que nous allons y arriver. Cela prendra juste un peu de temps, mais pas trop non plus.
A peine un peu plus d’un siècle.

Depuis les montagnes du Sud-est mexicain.

Capitaine insurgé Marcos.
Mexique, novembre 2023.

P.S.- Chaque bombe qui tombe à Gaza tombe aussi sur les capitales et les principales villes du monde, mais on ne s’en est pas encore rendu compte. Des ruines naîtra l’horreur de la guerre de demain.

P.S. QUELQUES GUERRES PLUS TÔT (la veille, il y a presque 120 ans) :

– « Ne serait-il pas mieux de déclarer la guerre tout de suite ?

Le professeur répondit simplement : – Notre gouvernement veut, sans aucun doute, que ce soient les autres qui la déclarent. Le rôle d’agressé est toujours celui qui inspire le plus de sympathie et il justifie toutes les résolutions ultérieures, aussi extrêmes qu’elles puissent paraître. Nous avons chez nous des gens qui vivent bien et qui ne souhaitent pas la guerre. Il convient de leur faire croire que ce sont nos ennemis qui nous l’imposent, pour que ces gens sentent le besoin de se défendre. Seuls les esprits supérieurs peuvent comprendre que les grandes avancées ne peuvent se faire qu’avec l’épée, et que la guerre, comme disait notre grand Treitschke, est la plus haute forme de progrès. » Les Quatre Cavaliers de l’Apocalypse (1916). de Vicente Blasco Ibáñez (Espagne 1867-1928).

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2 Comentarios »

  1. Je souhaiterais tant vous rejoindre. L’avenir me fait peur ici en France. J’ai l’impression que les miens ne voient pas ce qui arrive sur nous. J’ai peur pour les gens que j’aime. Je vous ai entendu…🙏🌎☀️🌑

    Comentario de Vanessa — diciembre 4, 2023 @ 6:26 am

  2. Je vous écrit d’une France apathique, gangrénée par des idées de plus en plus réactionnaire, armée du rouleau compresseur capitaliste qui détruit tout sur son passage, comme sur la planète! mes frères, je vous écrit en sachant que malgré tout, vous n’êtes pas seuls, ici et ailleurs d’autres esprits rebelles résistent, et vous êtes un bon exemple de démonstration qu’un autre monde solidaire, autogéré, réfléchi est possible !! bises mes frères !!

    Comentario de simon — diciembre 27, 2023 @ 5:30 pm

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