CONTRE LA RÉPRESSION DES MAUVAIS GOUVERNEMENTS.
SOUTIEN À L’ÉCOLE NORMALE RURALE MACTUMACTZA AU CHIAPAS ET AUX PEUPLES TEPEHUANO ET WIXARIKA AU JALISCO
CNI-CIG ET EZLN.
Mai 2021.
A l’école normale rurale Mactumactza, Chiapas,
Aux peuples tepehuano et wixarika de San Lorenzo de Azqueltan, Jalisco,
Aux organisations et collectifs de droits humains,
A la Sexta nationale et internationale,
Aux médias,
En tant que peuples originaires que nous sommes, organisés au sein du Congrès national indigène-Conseil indigène de gouvernement et de l’EZLN, nous déclarons ce qui suit :
PREMIÈREMENT – Nous exprimons notre rejet des actions répressives du mauvais gouvernement à l’encontre de nos frères et sœurs de l’école normale rurale de Mactumactzá. Une fois de plus, au moyen de la violence, on cherche à faire taire les justes revendications des étudiants d’une école normale. Le 18 mai, le mauvais gouvernement a arrêté 91 étudiants de cette école normale, dont 74 femmes étudiantes. Elles ont dénoncé avoir été utilisées comme butin de guerre par les forces de police répressives qui les ont harcelées sexuellement en les déshabillant et en leur faisant subir des attouchements. On accuse les étudiant.e.s de l’École Normale d’avoir demandé de passer leurs examens en présentiel et non pas en ligne. Une fois de plus, les autorités éducatives et gouvernementales du Chiapas montrent qu’elles n’ont aucune idée de la situation géographique, politique et sociale de l’État. Avec cette action, les mauvais gouvernements résument leur plan pour l’éducation du Mexique rural : répression, mensonges et simulation. À nos frères et sœurs de l’école normale rurale de Mactumactzá, nous exprimons notre solidarité totale et sans réserve ; et nous appelons tous nos compañer@s de la Sexta nationale et internationale à se solidariser avec la lutte des étudiants de l’école normale rurale de Mactumactzá. Nous exigeons la libération inconditionnelle de toutes les personnes détenues.
DEUXIÈMEMENT : En tant que Congrès national indigène-Conseil de gouvernement indigène et EZLN, nous saluons la Campagne nationale et internationale pour la justice et le territoire à Azquetltán, municipalité de Villa Guerrero, dans l’État du Jalisco, au Mexique. Là, les sœurs et les frères Wixárika et Tepehuana de la communauté indigène autonome résistent pour la vie.
Nous nous joignons à la demande de justice de la communauté indigène face à la protection que les mauvais gouvernements accordent au violent cacique Fabio Flores Sánchez, alias «la polla«, qui a non seulement volé les terres communales mais a commis de nombreux actes de cruauté graves à l’encontre de cette organisation communautaire digne et exemplaire qui a surpris le monde.
Nous faisons nôtre la rage face à l’injustice et à l’impunité que cherchent à renforcer ceux dont l’objectif est de privatiser la terre que, comme vous et comme nos ancêtres, nous avons rêvée collectivement. Nous faisons nôtre leur douleur, liée à la souffrance des anciens qui ont vu comment les riches et les puissants ont pénétré de manière violente et trompeuse dans les terres communales, ainsi qu’à la douleur des enfants et petits-enfants aujourd’hui confrontés à la menace de la disparition non seulement de la propriété collective au profit de quelques propriétaires et entreprises, mais également à celle de leur peuple Tepecano dont l’existence même est menacée.
Nous exigeons que Fabio Flores Sanchez, alias La Polla, ainsi que le commando qui l’accompagne, soient jugés et punis pour les crimes qu’ils ont commis contre la communauté, tels que les menaces, les attaques armées, les tentatives de meurtre et les dépossessions de terres.
Nous récusons les campagnes de diffamation à l’encontre de la lutte communale pour la défense de la terre qui ont été entreprises par les serviteurs du gouvernement municipal de Villa Guerrero et de La Polla, car comme en d’autres occasions, elles ont pour objectif de semer la discorde qui permettra la répression, raison pour laquelle nous serons attentifs à ce qui se passe sur leur territoire et nous tenons le cacique Fabio Flores Sánchez et les fonctionnaires qui le soutiennent pour responsables des dites campagnes et de toute attaque contre la communauté.
Nous appelons les collectifs et les organisations solidaires des droits humains, les collectifs de la Sexta nationale et internationale et les réseaux de résistance et de rébellion à être attentifs et à répondre avec notre parole, nos signatures, notre conscience et notre attention à la campagne que nos frères et sœurs d’Azqueltán adressent au monde, en brandissant le drapeau de l’espoir.
MACTUMACTZÁ ET AZQUELTÁN RÉSISTENT !
Sincèrement,
Mai 2021
Pour la reconstitution intégrale de nos peuples
Plus jamais un Mexique sans nous
Congrès national indigène – Conseil indigène de gouvernement.
Armée zapatiste de libération nationale.
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