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Palabra del Ejército Zapatista de Liberación Nacional

Oct292016

PAROLES DU COMMANDEMENT GÉNÉRAL DE L’ARMÉE ZAPATISTE DE LIBÉRATION NATIONALE

PAROLES DU COMMANDEMENT GÉNÉRAL DE L’ARMÉE ZAPATISTE DE LIBÉRATION NATIONALE

LORS DE L’OUVERTURE DU CINQUIÈME CONGRÈS NATIONAL INDIGÈNE au CIDECI de San Cristóbal de Las Casas, Chiapas, le 11 octobre 2016

ARMÉE ZAPATISTE DE LIBÉRATION NATIONALE

MEXIQUE

11 octobre 2016.

Compañeros y compañeras du Congrès National Indigène,

Peuple frère Wirrarikarri,

Peuple frère Nahua,

Peuple frère Purépecha,

Peuple frère Raramuri,

Peuple frère Cora,

Peuple frère Mayo Yoreme,

Peuple frère Tribu Yaqui,

Peuple frère Popoluca,

Peuple frère Mixteco,

Peuple frère Ñahñú, Ñatho,

Peuple frère Coca,

Peuple frère Totonaco,

Peuple frère Mazahua,

Peuple frère Maya,

Peuple frère Zoque,

Peuple frère Tzotzil,

Peuple frère Tzeltal,

Peuple frère Chol,

Peuple frère Tojolabal,

Peuple frère Mame,

Peuple frère Binni Zaá

Peuple frère Chontal.

Peuple frère Chinanteco,

Peuple frère Kumiai,

Peuple frère Cuicateco,

Peuple frère Matlazinca,

Peuple frère Mazateco,

Peuple frère Mee-paa,

Peuple frère Mixe,

Peuple frère Nasaquue/Nasa,

Peuple frère Amuzgo,

Peuple frère Triqui,

Villages, nations, tribus et quartiers des peuples originaires qui avons pour maison le Congrès National Indigène :

Compañeros et compañeras de la Sexta Nationale et Internationale :

Compañeras et compañeros de la délégation zapatiste du cinquième congrès du CNI :

Recevez toutes, tous et toutEs le salut sincère des hommes, femmes, enfants et anciens qui avons pour nom commun celui d’Armée Zapatiste de Libération Nationale.

Et recevez, avec ce salut, notre respect, notre admiration, notre tendresse sincère et sans faux-semblants.

Nous voulons tout d’abord remercier nos compañeras et compañeros du CIDECI-UNITIERRA qui, tout comme d’autres fois auparavant, nous apporte ces jours-ci le refuge, l’alimentation et l’espace pour notre écoute et notre parole.

Compañeras, compañeros, compañeroas :

Frères et sœurs :

Ces jours-ci, cela fait 20 ans qu’une lumière est née entre les mains des peuples originaires de cette terre nommée Mexique. Cette lumière qui s’est nommée et se nomme Congrès National Indigène. Nous avons eu l’honneur d’être présents lors de cette naissance par le biais de notre inoubliable compañera la commandante Ramona, là où ensemble, villages, nations, tribus et quartiers des peuples originaires, avons allumé cette lumière.

Une lumière d’organisation, de lutte et de travail et d’un long chemin de combat en résistance et en rébellion.

Car au long des 20 ans de lutte contre le mauvais système capitaliste et ses gouvernants, nous n’avons reçu que mépris, répression, spoliation et exploitation, prisons, assassinats, et disparitions, tromperies et manipulations.

Et durant cet anniversaire que nous célébrons avec la parole sœur et compañera, en tant que zapatistes que nous sommes, nous voulons ramener à la mémoire les personnes qui nous manquent :

Notre défunte Commandante Ramona, le Grand Ancien Juan Chávez, le Major Insurgé honoraire Félix Serdán, le compañero Ramiro Taboada, le frère Efrén Capíz, et les noms que prennent les absences qui aujourd’hui et toujours nous font mal : les femmes indigènes, la jeunesse indigène, les adultes et anciens originaires, nos plus grands et plus grandes sages, les migrants indigènes, tous, toutes les disparues, assassinées, maltraitées, humiliées, prostituées, oubliées, sujets de raillerie, de moqueries et de mépris.

Et à leurs côtés, ramenons aussi à la mémoire l’injustice et l’impunité qui, en tant que politique d’État, prennent un nom et un visage à travers les 47 absents d’Ayotzinapa.

Qu’ils se sentent avec nous, toutes ces douleurs, toutes ces rages qui nous réunissent maintenant et qui provoquent en nous l’idée de faire quelque chose pour ceux qui ne sont pas là et pour ceux qui vont l’être.

Qu’ils parlent sur nos lèvres, qu’ils écoutent dans nos coeurs.

Qu’en notre être collectif, ils vivent.

Que dans notre pensée et notre action, ils se sachent accompagnés, qu’ils sentent qu’ils ne sont pas seuls.

Compañeras, compañeros, frères, soeurs :

Nous avons dit, il y a 20 ans :

Pour notre bien à nous, les peuples originaires du Mexique et du monde, rien de nouveau ne viendra et ne naîtra dans ce système capitaliste

Ces capitalistes ne chercheront et ne penseront jamais à un chemin de changement pour une vie meilleure pour nous, les peuples, nations, tribus et quartiers originaires.

Avec le système capitaliste dans lequel nous vivons, rien de bon n’arrivera pour nous, les peuples pauvres de la campagne et de la ville.

Ce n’est pas parmi eux que naîtra ce dont nous avons besoin, ce que nous voulons, nous, les peuples originaires du Mexique et du monde.

Nous n’espérons rien d’eux, rien d’autre que les injustices, l’exploitation, et tant d’autres malveillances encore contre nous, les pauvres du monde.

Il n’y aura rien pour nous de ce que nous voulons et de ce dont nous avons besoin, que ce soit dans les partis qu’il y a déjà, ou dans les soi-disant nouveaux partis qui viendront, car ce sont les mêmes qui passent d’un parti à l’autre.

Il y a 20 ans, nous avons vu et pensé bien des choses.

Parce que pendant plus de 500 ans, on l’a déjà vécu, avec des morts et du désespoir.

C’est cela qui nous démontre ou nous fait dire qu’il n’y a rien à attendre de ce mauvais système avec ses mauvais gouvernants, c’est ce que notre histoire nous dit et nous démontre dans la vie qu’ont vécu nos ancêtres, nos grands-parents et nos arrière-grands-parents.

C’est pour cela qu’il y a 20 ans, on a dit que nous devions construire notre propre chemin, notre propre destin, où il y ait liberté, justice et démocratie.

Parce qu’il y n’y a ni un tout petit peu de rien en quoi avoir confiance dans ce système capitaliste dans lequel nous vivons.

Dans le dialogue, nous nous sommes connus ; le dialogue qui a exigé au peuple du Mexique de dialoguer avec le mauvais système fait gouvernement, qui n’a pas tenu parole.

C’est le mauvais système qui nous a montré qu’il ne fallait pas faire confiance à ses paroles, on l’a vu pendant plus de 500 ans, qu’ils ne tiennent pas parole.

Mais notre dialogue entre nous, les quartiers, nations et peuples originaires, lui si, il nous a servi, c’est pour cela qu’aujourd’hui nous existons en tant que Congrès National Indigène.

Parler entre nous, les peuples originaires, a été et reste vraiment nécessaire, aujourd’hui plus que jamais, parce que la destruction provoquée par les capitalistes contre la terre-mère s’est étendue, et cela signifie que nous serons également détruits, car c’est en elle que nous vivons.

Dialoguer entre nous nous fait un bien fou, cela nous aide à comprendre, cela nous aide à nous orienter dans plein de choses dans l’esprit de notre vie, mais il n’y a qu’en travaillant là-dessus que cela porte ses fruits, si on ne travaille pas cela ne porte pas ses fruits. Le travail, c’est avec les peuples qu’il s’effectue. Le fruit, c’est les peuples qui travaillent, en s’organisant, et qui luttent, en s’efforçant, en se sacrifiant, une et autant de fois qu’il le faut.

Si nous ne faisons pas ce travail, qui le fera ?

Personne ne viendra, nous le savons bien.

C’est ce que nous disons. Il y a plein de choses que nous savons et que nous disons. Par exemple, nous disons : «Se battre entre nous ne nous sert à rien». Ou bien : «Divisés, nous n’avons pas de force».

Il semble que l’heure est venue de ne pas en rester là à le savoir et à le dire. Il semble qu’il est temps de voir ce qui existe dans notre vie réelle : l’injustice, la misère, l’inégalité.

Il faut que nous nous organisions, afin d’atteindre ce qui nous est donné de comprendre dans ce que nous disons, ou alors de mettre les étapes de notre cheminement en pratique, pour les corriger peu à peu et nous améliorer là où nous voyons que nous nous trompons.

Compañeros, compañeras du Congrès National Indigène, cela fait 20 ans ces jours-ci que nous avons levé la tête, corps et âme, et que nous avons dit : organisons-nous et travaillons en luttant.

Aujourd’hui nous pensons que nous sommes ici précisément pour cela, pour nous voir, pour nous écouter. Qu’est-ce que nous avons fait, comment nous l’avons fait. Qu’est-ce qu’il nous reste à faire, et comment nous allons le faire.

Où avons-nous fait des erreurs, et comment allons-nous les corriger et améliorer les choses.

Aujourd’hui plus que jamais nous avons besoin d’être unis, la campagne et la ville.

Notre terrain de lutte, de travail et d’organisation, c’est là où nous vivons, dans chaque village, dans chaque nation, dans chaque tribu, dans chaque quartier, en tant que peuples originaires.

Compañeras, compañeros, compañeroas de la Sexta nationale et internationale, nous pensons que c’est la même chose, notre terrain de lutte, de travail et d’organisation, c’est là où vous vivez, dans chaque quartier, chaque école, chaque usine, chaque hôpital, et cela, dans chaque ville, municipalité et état, etc.

On ne parvient à cela qu’en travaillant et en s’organisant, c’est là que va naître le comment, le quoi faire, selon la situation dans laquelle on vit.

Compañeros et compañeras du Congrès National Indigène, aujourd’hui plus que jamais nous avons besoin de continuer la lutte, comme l’ont fait nos ancêtres, Résistance et Rébellion, mais maintenant pour un changement véritable, dont nous, les pauvres de la campagne et de la ville, nous avons besoin.

Il faut que nous construisions nous-mêmes le monde que nous voulons.

Compañeras et compañeros de la Sexta du Mexique et du monde.

Nous, les femmes et les hommes qui sommes exploités, nous avons besoin d’être ensemble, la campagne et la ville, pour construire le monde que nous voulons.

Nous pensons que c’est à cela que doivent être dédiés nos efforts et nos sacrifices, à travailler et à nous organiser, pour savoir quoi faire au moment opportun.

AUJOURD’HUI NOUS N’AVONS PAS D’AUTRE OPTION que s’y mettre à fond pour nous organiser nous-mêmes, les peuples originaires de la campagne et de la ville.

Tout particulièrement nous, les quartiers, tribus, nations et peuples originaires, nous n’avons plus où nous réfugier. Nous sommes attaqués à la campagne et en ville, personne n’aura où se réfugier.

Aujourd’hui nous devons lever nos regards, entre nous-mêmes les exploités, et nous mettre à nous organiser, à travailler et à lutter pour êtres organisés ensemble, ville et campagne.

Parce qu’en vérité nous sommes témoins, nous les peuples originaires de la campagne et ceux de la ville, que dans le système capitaliste, il n’y a rien de bien, ne serait-ce quelque chose de tout petit, pour qu’il y ait une vie meilleure pour les peuples originaires et pour ceux de la ville.

Aujourd’hui ils cherchent vraiment à nous détruire en nous condamnant à l’esclavage du capitalisme et en même temps, à terminer de détruire notre terre-mère et sa nature.

Aujourd’hui il nous faut étudier en écoutant, en regardant, en apprenant par le partage et la pratique, où et comment le mal est fait et où et comment est fait le bien. Cela ça doit naître en nous, les femmes et les hommes.

Comment nous sortir du mal et comment nous mettre à faire le bien.

Étudier nos histoires passées, afin de ne pas répéter le mal, mais pour corriger et améliorer les choses.

Les exploiteurs peuvent bien être très puissants, le peuple organisé personne ne peut le vaincre.

C’est pour cela que, compañeras et compañeros du Congrès National Indigène, compañeros, compañeras et compañeroas de la Sexta du Mexique et du monde, frères et soeurs du Mexique et du monde d’en bas à gauche, organisons-nous et luttons pour qu’il y ait un monde meilleur, et avec intelligence et sagesse, nous allons travailler et construire.

Peuples originaires du monde, scientifiques et artistes du monde, si nous nous organisons, nous pouvons sauver le monde et construire un autre monde vraiment mieux, c’est pour cela que nous devons être meilleurs et meilleures dans la lutte.

Tant que nous nous cherchons et que nous discutons, compañeras y compañeros du Congrès National Indigène, c’est à nous de montrer l’exemple à nos familles du Mexique et du monde, qu’il n’y a personne qui va lutter pour nous libérer à part nous-mêmes, femmes et hommes. C’est à nous de montrer le chemin.

-*-

Compañeras, compañeros, compañeroas, frères, soeurs :

Qu’écoute celui qui veut écouter.

Que comprenne celui qui veut comprendre.

Parce maintenant, il est temps que ces sols soient à nouveau semés par le pas des peuples originaires.

Maintenant il est temps que ces cieux se couvrent à nouveau avec toutes les couleurs de ceux qui sommes de la couleur de la terre.

Maintenant il est temps que le cœur collectif que nous sommes, devienne plus grand encore. Qu’il soit maison, réconfort et volonté de lutte pour celui qui se pense seul et dans l’impasse.

Maintenant c’est l’heure de nos peuples, de nos nations, de nos tribus, de nos quartiers.

Maintenant c’est l’heure de rappeler au Donneur d’ordres, à ses contremaîtres et ses sous-fifres, qui sont ceux qui ont accouché de cette Nation, qui font marcher les machines, qui créent les aliments de la terre, qui érigent les constructions, qui ouvrent les chemins, qui revendiquent les sciences et les arts, qui imaginent et luttent pour un monde tellement grand qu’il y ait toujours un endroit où trouver l’alimentation, le refuge et l’espoir.

Maintenant il est temps que le cœur collectif que nous sommes, devienne plus grand encore. Qu’il soit maison, réconfort et volonté de lutte pour celui qui se pense seul et dans l’impasse.

Maintenant c’est l’heure de nos peuples, de nos nations, de nos tribus, de nos quartiers.

Ecoutez-le bien, comprenez-le bien :

Maintenant c’est l’heure du Congrès National Indigène.

Qu’à son pas, la terre tremble à nouveau jusqu’en son coeur.

Qu’en son rêve, soit mis en échec le cynisme et l’apathie.

Qu’en sa parole, se lève celle de celui qui n’a pas de voix.

Qu’en son regard, s’illumine l’obscurité.

Qu’en son écoute, la douleur de celui qui se pense seul trouve un foyer.

Qu’en son cœur, le désespoir trouve espoir et réconfort.

Qu’avec son défi le monde s’étonne de nouveau.

-*-

Merci Congrès National Indigène.

Merci pour votre exemple.

Merci de ne pas vous vendre.

Merci de ne pas vous rendre.

Merci de ne pas céder.

Merci pour votre pas fraternel, pour vore oreille attentive, pour votre parole généreuse.

Et nous disons clairement que notre lutte est pour la vie. Pour cela nous vivons, pour cela nous mourrons, et pour cela nous disons :

QUE TOUJOURS VIVENT LES QUARTIERS, TRIBUS, NATIONS ET PEUPLES ORIGINAIRES DU MEXIQUE ET DU MONDE !

QUE S’ILLUMINE DE NOUVEAU LA COULEUR DE LA TERRE QUE NOUS SOMMES !

QUE SE LÈVENT A NOUVEAU LE REGARD ET LE CHEMIN DU CONGRÈS NATIONAL INDIGÈNE ET DES PERSONNES QUI SOMMES EN ET AVEC LUI !

Merci pour votre écoute, votre parole, votre cœur.

Depuis le CIDECI-UNITIERRA, Chiapas, Mexique.

Au nom des anciens, enfants, femmes et hommes de l’Armée Zapatiste de Libération Nationale.

Sous-commandant Insurgé Moisés.

A 11 jours du mois d’octobre de l’année 2016.

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