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Palabra del Ejército Zapatista de Liberación Nacional

Jul222005

UN PINGOUIN DANS LA FORET LACANDONE. I/II

UN PINGOUIN DANS LA FORET LACANDONE. I/II

(La maison Zapatiste est toute petite, peut-être la plus petite d’une rue appelée «Mexique», d’un quartier appelé «Amérique Latine», d’une ville appelée «Monde»)

Vous n’allez pas me croire, mais au Quartier Général de l’euzèdèlène, il y a un pingouin. Vous allez dire «Ah le Sub !, il a pété les plombs avec l’alerte Rouge», mais c’est vrai. D’ailleurs, pendant que je vous écris, il (le pingouin donc) est l� � côté de moi, en train de manger le même pain dur et rassis (il est tellement moisi que c’est presque de la pénicilline) qui, avec le café, est ma ration du jour. Oui, un pingouin. Mais je vous parlerai de ça plus tard, parce qu’il faut d’abord discuter un peu de la Sixième Déclaration.

Nous avons lu avec attention une partie des doutes, critiques, conseils et débats sur ce que nous avons proposé dans la Sixième. Pas tout, c’est vrai, ne l’attribuez pas � la négligence, mais plutôt � la pluie et la boue qui allongent encore plus les chemins dans les montagnes du Sud-Est mexicain. Bien que les sujets soient nombreux, dans ce texte je ne me référerai qu’� certains d’entre eux.

Certains axes de critique font référence � l’appel � une nouvelle entente intercontinentale, au caractère national mexicain de la Sixième Déclaration et, liée � celui-ci, � la proposition (ce n’est encore qu’une proposition) d’unir la lutte indigène � celles d’autres secteurs sociaux, clairement � celles des travailleurs de la campagne et de la ville. D’autres font référence � la définition de la gauche anticapitaliste, et au fait que la Sixième aborde des «vieux thèmes» ou utilise des concepts «usés». D’autres encore avertissent des dangers : le déplacement du thème indigène vers d’autres et, par conséquent, l’abandon des peuples indiens comme source de transformation ; le mouvement d’avant-garde et le centralisme qui pourraient apparaître dans la politique d’alliances avec des organisations de gauche ; la substitution du politique � l’autorité sociale ; le fait que la droite utilise le zapatisme pour attaquer Lopez Obrador, c’est-� -dire le centre politique (je sais que ces proclamations disent que AMLO [Andrés Manuel Lopez Obrador, ndt] est de gauche, mais lui dit qu’il est centriste, nous tenons donc compte ici de ce qu’il dit, pas de ce qu’on dit pour lui). La majorité des ces proclamations sont bien intentionnées et cherchent � aider, avertissant des obstacles sur le chemin, ou apportant des opinions sur la manière dont pourrait grandir le mouvement que prétend réveiller la Sixième. Tout cela nous en sommes reconnaissants, l’estimons et en tenons compte.

Des ciseaux et de la colle.

Je laisserai de côté ceux qui regrettent que l’alerte rouge n’ait pas culminé avec la reprise des combats offensifs de la part de l’EZLN. Nous sommes désolés de ne pas avoir fait honneur � leurs expectatives de sang, de mort et de destruction. Tant pis, excusez-nous. Peut-être � une autre occasion… Laissons aussi de côté les critiques malhonnêtes. Comme celles de ceux qui publient la Sixième Déclaration pour qu’elle dise ce qu’ils veulent qu’elle dise. C’est ce que fait monsieur Victor M. Toledo dans son article «Le zapatisme dépassé. Subsistance, résistances indigènes et néolibéralisme», publié dans le journal mexicain La Jornada (18 juillet 05). Je crois qu’on peut débattre des intentions et des méthodes proposées dans la Sixième Déclaration sans avoir besoin d’être malhonnête. Parce que, appliquant la méthode «des ciseaux et de la colle», monsieur Toledo publie la Sixième pour signaler qu’il manque… ce qu’il lui a coupé. Toledo dit : «Il est surprenant que (l’EZLN dans la Sixième Déclaration) décide d’unir ses efforts aux paysans, travailleurs, ouvriers, étudiants, femmes, jeunes, homosexuels, lesbiennes, transsexuels, prêtres, religieuses et combattants sociaux, et qu’il ne fasse aucune référence aux milliers de communautés indigènes soulevées � la recherche de subsistance».

Bon, les parties que monsieur Toledo publie de la Sixième disent le contraire. Par exemple, dans la partie où on reconnaît l’existence de résistances et d’alternatives au néolibéralisme au Mexique, et en premier lieu dans l’énumération de celles-ci, on signale : «et ainsi nous avons su qu’il y a des indigènes, que leurs terres sont loin d’ici, du Chiapas, et qu’ils sont autonomes et défendent leur culture et prennent soin de la terre, des forêts, de l’eau.». Peut-être que monsieur Toledo attendait une énumération détaillée de ces luttes indigènes, mais ça c’est une chose, c’en est une autre, très différente, et malhonnête, de dire qu’il n’en est pas du tout fait mention. Dans l’énumération que fait monsieur Toledo des initiatives auxquelles l’EZLN a décidé de s’unir, il a coupé le premier groupe social auquel se réfère la Sixième qui dit, textuellement : «Et alors, selon l’accord de la majorité de ces gens que nous allons écouter, et bien nous allons former une lutte avec tous, avec les indigènes, ouvriers, paysans, etc.…». Et de plus, le premier point de la Sixième proprement dite signale : «1. Nous allons continuer � lutter pour les peuples indiens du Mexique, mais plus seulement pour eux ni seulement avec eux, mais pour tous les exploités et dépossédés du Mexique, avec tous ceux-l� et dans tout le pays.» Et dans la note finale de la Sixième on dit «Nous invitons les indigènes, ouvriers, paysans, etc.…». Enfin, j’imagine qu’il y aura, entre les mécontents pour nos critiques � Lopez Obrador et au PRD, des arguments plus sérieux, et honnêtes, pour le débat. Peut-être qu’un jour ils les présenteront. Nous espérons, c’est notre spécialité.

Dans ce quartier nous ne voulons pas de toi.

Il y a aussi les critiques, certes plus subtiles, au fait que la Sixième Déclaration fasse référence � certains thèmes internationaux et � la manière de les aborder. Ainsi, certains critiquent que nous fassions référence au blocus que le gouvernement nord-américain maintient contre le peuple de Cuba. «C’est un très vieux sujet», disent-ils. Si vieux que ça ? Aussi vieux que le blocus ? Ou aussi vieux que la résistance des peuples indiens au Mexique ? Quels sont les sujets «modernes» ? Qui, honnêtement, peut voir le monde et laisser perpétrer, «parce que c’est un vieux sujet», une agression � un peuple qui fait ce que doivent faire tous les peuples, c’est-� -dire décider de sa direction, son chemin et son destin comme Nation («défendre sa souveraineté nationale» comme on dit) ? Qui peut ignorer les décennies de résistance de tout un peuple face � la toute-puissance Nord-américaine ? Qui, sachant qu’il peut faire quelque chose, même si ce n’est pas grand-chose, pour reconnaître cet effort, ne le fait pas ? Qui peut ignorer que ce peuple doit chaque fois se relever, après une catastrophe naturelle, pas seulement sans les appuis et les crédits dont bénéficient les autres pays, mais aussi au milieu d’un siège brutal et inhumain ? Qui peut ignorer la base nord-américaine de Guantánamo en territoire cubain, le laboratoire de torture en lequel elle s’est convertie, la blessure que cela représente dans la souveraineté d’une Nation et dire «allons, c’est un vieux sujet» ?.

D’autre part, ne vous paraît-il pas naturel que, dans un mouvement majoritairement indigène comme le mouvement zapatiste, ce que font les indigènes en Equateur et en Bolivie suscite de la sympathie et de l’admiration ? Que l’on éprouve de la fraternité pour ceux qui n’ont pas de terre et luttent au Brésil. Que l’on s’identifie avec les «piqueteros» d’Argentine, et que l’on salue les Mères de la Place de Mai. Que l’on perçoive des similitudes dans les expériences et l’organisation avec les Mapuches du Chili et avec les indigènes de Colombie ? Que l’on constate au Venezuela ce qui est évident, � savoir : que le gouvernement nord-américain fait tout son possible pour porter atteinte � la souveraineté de ce pays ? Que l’on applaudisse avec enthousiasme les grandes mobilisations en Uruguay qui s’opposent � l’imposition de la «stabilité macroéconomique» ?

La Sixième Déclaration ne fait pas référence aux institutions du haut, bonnes ou mauvaises. La Sixième regarde vers le bas. Et elle regarde une réalité qui est partagée, au moins depuis les conquêtes que l’Espagne et le Portugal ont effectuées sur les terres qui partagent aujourd’hui le nom «d’Amérique Latine». Peut-être que ce sentiment d’appartenance � la «grande patrie» qu’est l’Amérique Latine est «vieux», et que le «moderne» est de tourner le regard et les aspirations vers le «nord désordonné et brutal». Peut-être, mais si quelque chose est «vieux» dans ce recoin du Mexique, d’Amérique et du Monde, c’est la résistance des peuples indiens.

Nous ne voulons pas de toi dans cette rue.

Il y a aussi (je distingue et résume certaines d’entre elles) les critiques au fait de prétendre «nationaliser et même universaliser» notre discours et notre lutte. La Sixième, disent-ils, retombe dans ces absurdités. Ils recommandent donc que l’EZLN reste au Chiapas, qu’il renforce les Assemblées de Bon Gouvernement, et qu’il s’en tienne au compartiment étanche qui lui incombe. Quand ce projet sera consolidé et que nous aurons démontré que nous pouvions «mettre en pratique une modernité alternative au néolibéralisme dans nos propres territoires», alors nous pourrions nous lancer sur le terrain national, international et intergalactique. Face � ces arguments, nous exposons notre réalité. Nous ne prétendons rivaliser avec personne pour savoir qui est plus anti-néolibéral ou qui est en avance dans la résistance, puisque, modestement, notre niveau et notre apport sont dans les Assemblées de Bon Gouvernement. On peut venir, parler avec les autorités ou avec les populations, ne pas tenir compte des lettres et des communiqués dans lesquels nous rendons compte de ce processus et enquêter, de première main, sur ce qui se passe ici, sur les problèmes rencontrés, sur la manière dont ils sont résolus. Je ne sais pas � qui nous devons démontrer que tout cela est «la mise en pratique d’une modernité alternative au néolibéralisme dans nos propres territoires» et qui va nous mettre une note, et le cas échéant, nous autoriser � sortir et tenter d’associer d’autres secteurs � notre lutte.

De plus, nous avons le pressentiment que ces critiques seraient des éloges… si la Sixième déclarait son soutien inconditionnel au centre politique représenté par López Obrador. Et, si nous disions «nous allons y aller et rejoindre les réseaux citoyens en soutien � AMLO», il y aurait de l’enthousiasme, les «oui», les «bien sûr qu’il faut y aller, il ne faut pas rester enfermé, il est temps que le zapatisme abandonne sa tanière et unisse ses expériences aux masses mobilisées � faveur de l’espéré»… mmh… López Obrador. Il vient de présenter son «Projet Alternatif de Nation» devant les réseaux citoyens. Nous sommes méfiants et ne voyons pas plus qu’un subterfuge (et qui change selon le public) et une liste de promesses vaines. De toutes façons, peut-être que quelqu’un pourrait dire � AMLO qu’il ne peut pas promettre «la mise en application des Accords de San Andrés», parce que cela signifie, entre autres, de réformer la Constitution, et si je me souviens bien, c’est le travail du Congrès [Congrès de l’Union, pouvoir législatif composé de la Chambre des Députés et du Sénat, ndt]. De toutes façons, la promesse devrait être faite par un parti politique, annonçant que ses candidats tiendront parole s’ils sont élus. Sinon, il faudrait proposer que l’exécutif fédéral donne des ordres aux autres pouvoirs, ou en fasse abstraction. Autrement dit une dictature. Mais il ne s’agit pas de ça. N’est-ce pas ?.

Dans la politique du haut, les projets cherchent, pendant les périodes électorales, � en rajouter le plus possible. Mais en ajoutant � certains, ils enlèvent � d’autres. Alors ils décident de rajouter aux plus et de soustraire aux moins. Comme structure parallèle au PRD, AMLO a créé les «réseaux citoyens» et son objectif est de rajouter ceux qui ne sont pas perredistes [du PRD, ndt]. Pour ces réseaux citoyens, AMLO présente 6 personnes qui vont coordonner, � niveau national, tous les lopezobradoristes non perredistes. Voyons deux des «coordinateurs nationaux».

Socorro Díaz Palacios, Ministre déléguée � la Protection Civile dans le gouvernement de Carlos Salinas de Gortari. Le 3 janvier 1994, pendant que les troupes fédérales perpétraient le massacre du marché d’Ocosingo, elle déclarait (je cite le Bulletin de Presse du Ministère de l’Intérieur) : «Les groupes violents qui agissent dans l’État du Chiapas représentent un mélange d’intérêts et de personnes nationaux et étrangers. Ils ont des affinités avec d’autres factions violentes qui opèrent dans des pays frères d’Amérique Centrale. Certains indigènes ont été recrutés, contraints par les chefs de ces groupes, et aussi, sans doute, manipulés au sujet de leurs requêtes historiques qui doivent continuer � être prise en compte». Et plus loin : «L’armée mexicaine, pour sa part, continuera d’agir avec beaucoup de respect pour les droits individuels et collectifs jusqu’� obtenir une réponse claire et décidée � la demande d’ordre et de sécurité…bla bla bla». Dans les jours qui ont suivi, la Force Armée a bombardé les communautés indigènes au sud de San Cristobal de las Casas, et l’armée fédérale détenait, torturait et assassinait 3 indigènes de la communauté de Morelia, qui faisait alors partie de la municipalité d’Altamirano, Chiapas, Mexique.

Ricardo Monreal Ávila.- En janvier 1998, � peine quelques jours après le massacre d’Acteal, celui qui était alors député pour le PRI et membre de la Commission permanente du Congrès de l’Union «a expliqué que l’Armée Zapatiste de Libération Nationale (EZLN) est un groupe paramilitaire, du même type que ceux qui ont assassiné les 45 indigènes tzotziles le 22 décembre 1997 � Chenalhó, Chiapas. «Parce que sont paramilitaires tous ceux qui agissent comme l’Armée sans en faire partie et s’arment tout en étant civils. Tous doivent déposer les armes, parce qu’ils ont tous contribué � cette violence inutile, injuste et malhabile qui a endeuillé tous les mexicains» a-t-il indiqué» («El Informador» de Guadalajara, Jalisco, 3/1/98). Quelques jours après, avant de rejoindre le PRD parce qu’au PRI, il n’avait pas obtenu la candidature pour le gouvernement de Zacatecas, il déclarait (je cite la note de Ciro Pérez et Andrea Becerril, dans la Jornada, 7/1/98) que l’épisode de Chenalhó (il fait référence au massacre d’Acteal) était planifié, «mais pas par ceux que désigne le leader blanc des indigènes de peau mâte» ; il considère que la position de l’EZLN quant au massacre tente � l’avance de justifier Marcos et les intérêts qu’il protège, et termine en avertissant que l’EZ défend des intérêts étrangers qui cherchent � contrôler la zone de l’Isthme de Tehuantepec, ses ressources et sa situation stratégique, cause que sert efficacement Marcos et les armées qui défendent la bannière indigène. Hum… ça me rappelle quelque chose… oui, c’est le 28e point du programme d’AMLO qui dit, textuellement : «Nous relierons le Pacifique et l’Atlantique, dans l’Isthme de Tehuantepec, grâce � la construction de deux ports commerciaux : un � Salina Cruz, Oaxaca, et un autre � Coatzacoalcos, Veracruz, ainsi que d’un chemin de fer pour les marchandises et les conteneurs, et l’élargissement de l’autoroute existante».

Avec ces personnages, López Obrador s’est défini, il en a rajouté quelques-uns et, avec eux, a soustrait, entre autres, les «néo-zapatistes».

Mais, d’autre part, pourquoi n’y a-t-il rien dans ce programme sur les prisonniers et disparus politiques de la guerre sale des années 70 et 80 ? Ni sur la punition des ex-dirigeants qui se sont enrichis de manière illicite ; ni sur le fait de rendre justice dans les cas des massacres d’Acteal, El Bosque, Aguas Blancas, El Charco ? J’ai peur que, en terme de justice, López Obrador offre de «passer l’éponge» ce qui, paradoxalement, n’est pas nouveau. Avant de revenir sur les critiques concernant les déclarations sur le Mexique, l’Amérique Latine et le Monde faites dans la Sixième Déclaration de la Forêt Lacandone, permettez-moi de vous dire quelque chose :

Nous allons sortir

Nous allons sortir. Nous allons sortir, et il vaut mieux commencer � se faire � cette idée. Nous allons sortir et, � mon avis, il n’y a que 4 manières de nous en empêcher.

L’une d’elles est une attaque préventive, tellement � la mode dans cette étape néolibérale. Les étapes prévisibles sont : des accusations de liens avec le narcotrafic ou, en général, avec le crime organisé ; des invocations � l’état de droit et des sornettes de ce genre ; une campagne médiatique intensive ; une double attaque (contre les communautés et contre le Commandement Général) ; un contrôle des dommages (c’est-� -dire la répartition d’argent, de concessions et de privilèges entre les «porte-parole de l’opinion publique») ; les autorités appellent � prendre les choses calmement ; les hommes politiques déclarent que le plus important est que le processus électoral se déroule dans la paix et le calme social ; après une brève impasse, les candidats reprennent leurs campagnes.

Une autre est de nous faire prisonniers au moment de sortir, ou pendant le déroulement de «l’autre campagne». Les étapes ? Des réunions clandestines entre les directions du PRI, PAN et PRD pour se mettre d’accord (comme en 2001, au moment de la contre-réforme indigène) ; la Cocopa [Commission de concorde et de pacification, ndt] déclare que le dialogue est rompu ; le Congrès vote l’annulation de la Loi pour le Dialogue ; la PGR [Police judiciaire, ndt] active les ordres d’appréhension ; un commando de la AFI [Agence Fédérale de Recherche, section de la Police judiciaire, ndt], avec le soutien de l’armée fédérale, arrête les délégués zapatistes ; simultanément, l’armée fédérale assiège les communautés indigènes rebelles «pour prévenir le désordre et maintenir la paix et la stabilité nationales», état des lieux, etc…

Une autre est de nous tuer. Les étapes : on recrute un tueur ; on monte une provocation ; le crime est commis ; les autorités déplorent les faits et s’engagent � enquêter «jusqu’aux ultimes conséquences quel que soit le responsable». Autre alternative : «un regrettable accident provoque la mort de la délégation zapatiste qui se trouvait en route vers bla bla bla. Dans les deux cas : état des lieux, etc…

Une autre est de nous faire disparaître. Je parle d’une disparition forcée, comme celle qui a été utilisée pour des centaines d’opposants politiques pendant l’étape de «stabilité» priiste [du PRI, ndt]. Ça pourrait se passer comme ça : les délégués zapatistes ne réapparaissent pas ; la dernière fois qu’on les a vus c’était quand bla bla bla ; les autorités proposent d’enquêter ; on suggère l’hypothèse d’un problème passionnel ; les autorités déclarent qu’elles suivent toutes les pistes et qu’elles n’écartent pas la possibilité que la délégation zapatiste ait profité de leur «sortie» pour fuir, avec un stock de pozol aigre [boisson fermentée � base de pâte de maïs, ndt], vers un paradis fiscal ; INTERPOL enquête dans les Iles Caïman ; état des lieux, etc…

Ce sont les premiers dangers auxquels doit faire face la Sixième. C’est pour affronter ces éventualités que nous nous sommes préparés de nombreuses années ; c’est pour cela que l’Alerte Rouge des troupes insurgées n’a pas été levée, contrairement � celle des populations ; et c’est pour cela qu’un des communiqués signalait que l’EZLN peut perdre, par la prison, la mort, ou la disparition forcée, une partie ou la totalité de sa direction connue publiquement, et continuer � lutter.

(A suivre…)
Depuis les montagnes du Sud-Est mexicain
Sous-commandant Insurgé Marcos
Mexique, Juillet 2005

 

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